Boite à outils

2017-Accompagner les agriculteurs qui souhaitent convertir leur exploitation en bio

Le Parc naturel régional Scarpe-Escaut confirme la volonté de ses élus et de ses partenaires de coordonner et renforcer un programme d’actions visant à accompagner les exploitants agricoles qui souhaitent s’installer ou convertir leur exploitation en bio.

« Nous travaillons avec tous les agriculteurs, qu’ils soient en agriculture conventionnellle, en raisonné ou en bio », insiste Grégory Lelong, Président du Parc naturel régional Scarpe-Escaut. « Nous n’opposons pas ces différents types d’agriculture. Notre force est de construire des liens entre agriculteurs, restaurants, cantines, collectivités, etc., en d’autres termes de faciliter les circuits courts, les produits locaux et de saison. Notre travail est d’encourager toutes les pratiques innovantes qui limitent les impacts sur la ressource en eau et la biodiversité. Dans ce cadre, nous avons répondu  à un appel à projet de l’Agence de l’eau, avec le GABNOR et la Chambre d’agriculture, qui nous permet de renforcer les actions déjà initiées et de mettre en place un plan d’actions adaptées à la profession agricole ».

Une démarche longue

Afin que l’accompagnement réponde au mieux aux besoins locaux, le Parc naturel régional a organisé  plusieurs temps d’échanges, notamment avec les élus et les responsables du développement rural des communes et des intercommunalités. Il a également réuni les agriculteurs relais du Parc, proposé des réunions de secteurs, etc. « C’est une démarche longue, explique José Dubrulle, exploitant à Thivencelle, élu de la Chambre d’agriculture et président de la Commission agricole du Parc. Car il s’agit avant tout d’un changement de mentalité  et de motivations personnelles».

Sébastien Beauduin, installé à Tilloy-les Marchiennes et en conversion bio de sa production laitière et bovine confirme ses propos. « J’arrivais à un système intensif qui ne me plaisait plus. Les vaches sont herbivores et je leur donnais du maïs en grains ! Je ne me sentais pas bien. J’avais envie de transmettre un produit de qualité. Les habitants venaient acheter ma viande en direct sur mon lieu d’exploitation et le lendemain, ils me voyaient en combinaison et masque pour traiter ! »

Etre maître du jeu

C’est également une motivation personnelle –le cancer de l’un de leurs fils- qui a incité Jean-Paul Vandesompele et son épouse, maraîchers à Rosult à bannir l’usage de produits phytosanitaires et à convertir leur production de fraises, endives et autres cultures. « Nous avons choisi le bio par respect de l’environnement et de la santé humaine. Aujourd’hui, nous avons le sentiment d’être davantage maîtres du jeu. En plus, nous sommes très ouverts aux innovations et les techniques bio sont innovantes, notamment les équipements pour lutter contre les mauvaises herbes ». Seule ombre au tableau, le coût du matériel. « Il faudrait un coup de pouce pour l’achat d’équipements. Ce serait possible de mutualiser les achats mais en bio, il faut intervenir au bon moment, et chacun de nous veut intervenir au bon moment, du coup cela devient difficile de s’équiper en commun ».

Une offre insuffisante

Jean-Charles Maillard, directeur de  Sodiaal (Coopérative de lait) est optimiste : « le changement se fait d’abord dans la tête puis dans les sols. Autrefois, le lait bio ne représentait qu’une niche. Aujourd’hui, c’est un vrai marché et le bio infantile en France est en forte croissance. Notre difficulté ? Avoir un volume de lait bio suffisant !  ». Jean-Luc Bernard, président de Cévinor,  fait le même constat pour la filière viande. « Nous proposons des bovins bio depuis une quinzaine d’années. Pour le porc bio, nous n’avons pas assez de producteurs! ».

A l’écoute des freins évoqués par les professionnels et des atouts du territoire, le Parc naturel régional proposera très prochainement un programme d’actions concrètes axé notamment sur la sensibilisation et la formation. Avec le GABNOR et la Chambre d’agriculture, il intensifiera également les études de conversion proposées aux exploitants agricoles. 

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